Dans le cadre de la Semaine des Arts 2016, des Prépas
littéraires et économiques ainsi que les Terminales L section Arts
Plastiques de Michel Daumergue ont eu la chance de participer à une
conférence animée par Anouk Chirol To, directrice du département
d’espagnol de l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne et spécialiste
de l’image dans le monde hispanique.
La conférence a démarré par un exposé d’une heure trente
consacré à la Movida madrilène définie comme mouvement urbain et culture
populaire puis aux artistes issus de cette avant-garde aux multiples
facettes comme Ouka Leele, Anouk Chirol To s’est alors intéressée au
parcours de Miguel Trillo dans la Movida et au-delà.
Les photos présentées en un diaporama qui a particulièrement
fait réagir le public ont permis d’illustrer une analyse qui détaillait
l’approche dialectique du photographe des tribus urbaines, ces dernières
étant marquées par un look révélateur d’un désir d’être à la fois
différent mais aussi identique dans la posture, le détail vestimentaire,
le choix de l’accessoire, les cheveux, le véhicule associé….
La conférencière s’est attachée à présenter des photos des
années Movida (70-80) mais aussi post-Movida (90) et plus récentes, les
dernières photos ayant été prise en Asie, au Maghreb, aux Amériques, ce
qui a démontré que le temps et l’espace étaient sans influence sur les
tribus urbaines qui se révèlent donc comme puissamment universelles.
Les élèves ont pu alors se rendre compte que les multiples
photos de Trillo étaient finalement toujours la même: cadrage,
perspective frontale, dissolution de l’identité, regroupement
émotionnel, décor… le point de vue de l’artiste s’effaçant devant
l’expression d’une distance prise avec la société et le monde des
adultes.
Pendant une bonne demi-heure ensuite, Prépas et Terminales
ont pu poser des questions et échanger. Des questions ont surgi sur la
notion d’avant-garde, certains cherchant à trouver un parallèle avec des
mouvements identiques en France ou en Amérique Latine. Des
interrogations ont surgi sur le caractère apolitique de la Movida et sur
la capacité de la société espagnole à fabriquer des utopies.
Après ces deux heures de prise de notes intenses et de
réflexion collective, le pari de réunir Prépas et Terminales pour une
conférence très inédite s’est révélé une réussite.
Merci à Anouk Chirol To d’avoir fait le trajet pour cette
conférence événement, merci à mes collègues d’espagnol présentes et à
Michel Daumergue pour ses questions et la qualité des interventions de
ses élèves.
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