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Bienvenido/a en el blog dedicado a la enseñanza del castellano en clases preparatorias del Instituto Saint-Exupéry de Mantes-La-Jolie. Abre los ojos y lo encontrarás todo: programas de literatura y civilización, enlaces para artículos, vídeos o fotogalerías, consejos de lecturas, ideas para ver películas o escuchar música, proyectos culturales a gran escala, diarios y testimonios de estudiantes, sin olvidar unas correcciones...

lundi 6 décembre 2010

Carla et Aurélie, deux hispanisantes, deux parcours possibles après la Prépa


Quatre ans plus tôt, je me présentai au CIO de Mantes-la-Jolie. Une conseillère d'orientation m'écouta longuement puis me dit que selon mes centres d'intérêts, je devais tenter les concours d'entrée aux Instituts d'Etudes Politiques, plus communément appelées Sciences Po. Autant vous dire que je n'en crus pas un mot. Mes notes de Terminale étaient correctes mais pas excellentes et je ne me sentais pas du tout capable d'entrer dans une école de ce genre où coexistaient des personnes plus intelligentes les unes que les autres. Pour moi, Sc Po représentait un autre monde, totalement inaccessible. C'est pourquoi je décidai d'aller en prépa, non pas dans l'idée de me préparer à Sc Po mais parce que l'on m'avait vanté les techniques d'apprentissage de la prépa.

C 'est en Khâgne que me vint un déclic, le déclic qui me poussa à tenter le concours d'entrée à Sc Po Lille. Mes professeurs m'ont tout de suite soutenue et m'ont, pendant plus de six mois, concocté une préparation personnalisée. Ce furent six mois intenses et difficiles pendant lesquels je devais travailler à la fois la prépa et ce qui va avec, colles, exposés, disserts etc... ainsi que Sc Po. Ce furent six mois, intenses, oui, mais où les professeurs m'ont appris à donner le meilleur de moi-même.

Le 8 avril 2010, j'étais convoquée à 8 heures à la Faculté de Droit de Lille (Lille 2). Je n'étais franchement pas rassurée, même si mes chers et tendres camarades de classe m'avaient chaleureusement encouragée. Dans le métro, j'entendais une foule de gens parler du concours: « Tu crois qu'on va tomber sur quoi en Histoire? » « Le Traité de Lausanne c'est en combien au fait? » « On est combien de concurrents? » « T'es en quelle salle? » « ça fait deux ans que je prépare le concours alors je ne plaisante pas ». Autant vous dire que l'épreuve du métro fut tout aussi stressante que les autres. La journée débuta par l'épreuve de Culture Générale puis s'enchaîna par celle d'Espagnol et d'Histoire. En sortant du concours, je me sentais comme libérée mais j'étais très déçue de moi. Je ne voulais pas décevoir tant mes camarades que mes professeurs qui n'avaient fait que de m'encourager pendant toute cette année. Mais les dés étaient jetés.

Et me voici, neuf mois plus tard, à Sc Po Lille. Je ne me rends pas encore compte de la chance que j'ai. Le cadre est simple, les gens sympas et les profs sont abordables: tout le contraire de ce que je pensais. Je ne vous cache pas qu'au début, j'ai eu quelques difficultés d'adaptation car le fonctionnement n'est pas le même que la prépa mais avec le temps, j'ai appris à relativiser. Les études à Sc Po, ce n'est pas simplement les cours en eux-même mais c'est aussi la possibilité de rencontrer des personnalités de la scène politique ou culturelle française lors des conférences telles que Pierre Joxe, Pierre Moscovici, Ingrid Betencourt, Cécile Duflot, Marie George Buffet, le Président de Sotheby's France etc. Sc Po c'est également la possibilité de découvrir autre chose, de parler avec beaucoup de personnes très différentes; parler avec les erasmus, être dans une association, lancer le débat. Sc po c'est aussi la possibilité de découvrir le monde. La troisième année est consacrée à un enseignement à l'étranger. Les destinations sont multiples, Chili, Argentine, Japon, Turquie, Espagne etc. Et les stages sont obligatoires tant en troisième année qu'en cinquième année. Finalement je fais ce qui me plait et même si très souvent je suis nostalgique de la prépa, je suis contente d'être arrivée là ou je suis aujourd'hui.

C'est pourquoi je tenais à remercier mes professeurs de m'avoir aidée à me préparer au concours et surtout de m'avoir aidée à croire en moi car Sc Po, c'était loin d'être gagné. Je tenais également à remercier mes chers et tendres camarades de classe (promo 2008-2010) qui m'ont toujours soutenue. Car la prépa c'est aussi ça, un esprit d'entraide et d'amitié «tous ensemble sur le même bord». Certes, la prépa est difficile car cela vous prend beaucoup de temps et d'énergie mais quand vous faites ce que vous aimez avec des gens formidables autour de vous, alors tout vous semble accessible. C'est en grande partie grâce à cela que je suis là, à vous écrire en direct de Lille.

Alors je m'adresse à tous ceux qui veulent tenter les concours de Sc Po. N'hésitez pas à vous lancer, travaillez, suivez les consignes que l'on vous donne et tout ira pour le mieux. N'ayez pas peur de ce que l'on peut penser de vous, faites ce que vous désirez faire. N'ayez pas peur de demander de l'aide autour de vous. Ne baissez pas les bras et croyez fort en vous car tout est possible même si l'on part de très loin. L'important est le chemin parcouru!

Carla Dias



Bonjour à toutes et à tous,




Je suis Aurélie Lefèvre et j'ai fait partie de la promotion 2007-2009. L'année dernière, j'ai obtenu ma licence de LLCE Espagnol à l'université de Nanterre. C'est là que je me suis inscrite à CIEP, c'est-à-dire une organisation qui s'occupe de l'assistanat pour les jeunes (niveau requis Bac +2 jusqu'à 26 ans) dans les pays hispanophones. En décembre, j'ai donc postulé et rempli un dossier administratif suivi d'un entretien qui atteste le niveau en espagnol, dans le but de partir un an à l'étranger pour perfectionner la maîtrise de la langue, apprendre et découvrir le métier du professorat.
Après une longue attente de 6 mois, début juillet, j'ai reçu par courrier mon lieu d'affectation : la ville et l'établissement où j'allais travailler. En ce qui me concerne, j'avais précisé comme premier choix l'Andalousie et on m'a affectée à Cordoue (capitale), une chance de travailler dans une grande ville.
Je suis arrivée le 22 septembre en Espagne, j’ai commencé officiellement le 1er octobre. Cependant, depuis plusieurs semaines je correspondais déjà avec ma coordinatrice bilingue de l’établissement, Marta. Elle m’a donnée rendez-vous un jour avant pour rencontrer l’équipe de professeurs de français et l’autre assistante, Jeanne, dans le bar situé en face de l’instituto. Ce fut un moment très convivial et en même temps très agréable. Dès les premiers instants j’ai su qu’on allait être très bien accueillies avec Jeanne. A l’heure de la pause, une grande majorité de professeurs nous a même rejoints.

Mon premier jour a seulement été la prise de contact avec l’établissement, mon emploi du temps et les profs avec qui j’allais travailler. C’est alors que j’ai découvert avec un peu de surprise que j’allais enseigner la technologie avec Juan Ma, le sport avec Luis, la musique avec Sara et bien évidemment le français avec José Antonio et Marta ! Je m’occupe de la partie collège, des niveaux correspondant à la 5ème, 4ème et 3ème, ces trois classes sont en section bilingue ; ils ont 30% de leurs matières en grande partie en français.
L’enseignement a vraiment débuté la deuxième semaine car la toute première semaine a essentiellement été le premier contact avec les élèves. Ils m’avaient préparé une série de questions pour que je me présente et pour qu’ils apprennent à mieux me connaître. J’ai eu le droit à des questions disons plutôt basiques et d’autres un peu plus farfelues comme « As-tu des enfants ? Es-tu mariée ».

Selon les matières, je n’ai pas la même fonction. En technologie et en musique je suis plutôt
« lectrice » comme ils disent. Je me contente de lire, d’animer les activités en français avec la classe. On travaille essentiellement sur le vocabulaire, la façon de s’exprimer, la prononciation. Je les aide également dans la compréhension des exercices en français ainsi que dans leurs réponses. La différence avec la musique c’est que je collabore davantage à la préparation des activités, c’est-à-dire qu’avec Sara on a monté un cours sur Cabaret dans le but de leur faire découvrir le film, les musiques mais aussi qu’ils prennent connaissance du contexte, des critiques formulées indirectement, des multiples reprises … Je me suis occupée de la présentation générale, du vocabulaire et Sara de la partie analyse musicale ; ensemble nous avons aussi préparé une petite chorégraphie qu’ils devront faire eux-mêmes. C’est une activité qui permet de travailler leur culture générale, le vocabulaire, l’application directe du cours de musique et de travailler également la confiance en soi.

En sport, je suis plutôt considérée comme une assistante. Je suis chargée de traduire la théorie au début du cours lorsqu’il y en a pendant une dizaine de minutes, parfois d’expliquer les exercices en français aux élèves. Ce n’est pas forcément évident quand ils sont tous ensemble, ils semblent moins réceptifs: quand ils sont en petits groupes, ils font plus attention. Dernièrement j’interviens de plus en plus dans l’élaboration des exercices, c’est-à-dire que j’ai eu l’occasion d’aider le prof dans le déroulement, de diriger un jeu de basket avec dix élèves environ et même de prendre la place d’un élève pour compléter l’effectif, ce fut une chance car il s’agissait d’un cours de relaxation et de massage ! Dans mon emploi du temps, j’ai une heure de préparation avec ces trois profs où ils me demandent en général de traduire des cours, des exercices, de préparer certaines activités. Mais j’ai appris qu’il fallait être polyvalent. En sport j’ai servi de cobaye pour les étirements individuels et collectifs. Avec Luis, on s’est pris en photo (et vidéo) pour préparer l’examen théorique des élèves ! Ces moments sont précieux, on partage tellement de choses, de fous rires, l’heure de préparation se transforme bien souvent en salon de thé. Surtout avec Sara, elle m’aide tellement ici, je peux lui demander n’importe quoi, on parle de tout et de rien, c’est toujours une occasion pour rigoler.

En français je n’ai pas d’heure de préparation, Marta me prévient quelques jours avant sur les activités qu’on va faire en classe ou je prépare quelques jeux interactifs suivant le thème (pour les 5ème et 4ème). Avec José Antonio, je dois préparer le cours moi-même sur le sujet qu’ils ont fait en classe auparavant. Par exemple j’ai préparé un texte sur le thème de la ville et de la campagne, sur le recyclage, sur le romantisme français pour n’en citer que quelques uns. Pour moi, il s’agit de la classe la plus « difficile » car ce n’est pas évident de faire parler les élèves le lundi matin à 8h30, d’autant plus qu’ils sont à un âge où ils prennent vraiment conscience d’eux, de leur identité et où ils font très attention aux critiques des autres. Quelques uns sont tout de même volontaires mais beaucoup plus les filles que les garçons qui sont un peu plus timides. Je leur fais travailler l’oral mais parfois je teste leur écrit dans l’intention de les aider à préparer leur examen futur qu’ils auront dans deux ans. J’ai commencé à réellement les connaître grâce aux petites expressions écrites que je leur demande. A ce moment-là, je me suis rendue compte des difficultés liées à la notation, il est difficile de les évaluer les uns par rapport aux autres sans échelle, cependant j’ai pu observer qu’ils faisaient quasiment tous les mêmes fautes. La correction de chaque faute avec son explication sur une fiche récapitulative demande beaucoup de travail, de même que la préparation des cours ; j’étais consciente de ça avant mais pas autant.

Au début il me manquait une heure dans mon emploi du temps. Il y a quelques semaines ils l’ont complété par une heure de classe de conversation avec les profs. J’ai dédoublé cette heure car elle ne convenait pas à tout le monde, je fais donc deux heures. Sur le coup, c’est un peu angoissant de donner des cours à des adultes, qui sont en plus profs et qui s’attendent forcément à une méthode précise, qui ont leurs propres critères. Mais il s’agit en réalité de moments de détente, l’important est qu’ils s’expriment, que je les corrige lorsqu’ils font des fautes de grammaire et de prononciation, le reste est relégué au second plan. J’essaie de varier ce cours en faisant tantôt des textes, des articles de presse, des activités culturelles, des jeux, tantôt de la grammaire quand on en a besoin. C’est tellement enrichissant car on échange nos cultures, notre vocabulaire, nos expressions, nos coutumes, nos points de vue, et bien entendu nos rires… C’est une véritable chance pour moi d’être ici, je me sens bien et l’accueil ne peut pas être plus chaleureux ! Tellement chaleureux qu’on se réunit souvent autour de la gastronomie espagnole : gâteaux, pâtisseries en prenant le thé. Avec Jeanne, on a également été invitées chez Araceli, une prof de français pour les élèves non bilingues. On a découvert ce qu’était les traditions culinaires d’ici : tortilla, salmonrejo, empanadillas, marisco, gâteau galicien, pain méditerranéen,… et aussi le vino tinto, la bière, digestif des îles canaries, rhum au caramel,…tout un tas de bonnes choses ! Heureusement que le déjeuner s’est déroulé sur trois bonnes heures ! Un repas de bienvenue a été organisé il y a deux semaines avec une soixantaine de profs réunis autour d’innombrables apéros, de bières,… Au menu, il s’agissait d’un perol (paëlla de la campagne) qui est encore une autre spécialité d’ici. Hier ce fut mon tour et j’avais préparé une trentaine de cookies qui n’ont pas traîné longtemps : ce fut un plaisir de cuisiner pour eux, de partager.

Cela fait seulement deux mois que je suis à Cordoue et je me suis déjà tellement accrochée à cette façon de vivre, cette culture, cette langue, ces Andalous … Je vis une expérience incroyable et je ne regrette en rien mon choix d’avoir mis mes études entre parenthèses, cela ne fait que conforter mon désir d’enseigner.


Aurélie de Córdoba

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