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Bienvenido/a en el blog dedicado a la enseñanza del castellano en clases preparatorias del Instituto Saint-Exupéry de Mantes-La-Jolie. Abre los ojos y lo encontrarás todo: programas de literatura y civilización, enlaces para artículos, vídeos o fotogalerías, consejos de lecturas, ideas para ver películas o escuchar música, proyectos culturales a gran escala, diarios y testimonios de estudiantes, sin olvidar unas correcciones...

jeudi 2 décembre 2010

Conférence d’Alain Breton du 25 novembre


Aquí tenéis el comentario que hice a modo de introducción a la exponencia de Alain Breton, el gran especialista de los mayas de ayer y de hoy. Tras la conferencia, se quedará con los estudiantes de EC2 para evocar la situación política y económica de Guatemala, durante y después de la guerra civil. Qué encanto oír sus comentarios y análisis, siempre tan claros y válidos. No sólo se quedó tres horas con nosotros sino que nos regaló un libro maravilloso que está en el Centro de Documentación para vosotros, estudiantes de Prepa.

Bienvenus à tous !

Rappel des objectifs :



- Célébrer à notre façon le Bicentenaire des mouvements d’indépendance qui a démarré un peu partout en Europe, aux Etats-Unis et bien sûr en Amérique Latine (le 10 août 2009 avec l’Equateur). Un Bicentenaire qui se terminera en 2098 avec Cuba et Puerto Rico à moins que les derniers décident de précipiter le calendrier ! D’ici là, les choses auront bien changé sur tout le continent !


- Célébrer l’événement sans pour autant oublier que nos élèves ne sont pas tous des spécialistes d’Espagnol, ni d’Histoire de l’Amérique Latine. C’est pour cela que nous avons choisi une série de thèmes qui vous sont tout de même relativement familiers et que nous les illustrerons pas des conférences-débats et des projections de films, sans oublier les animations musicales dans le but d’entamer avec vous une réflexion sur ce monde extrêmement divers et complexe qu’est ce que l’on a appelé aussi l’Extrême-Occident. Trois journées réparties au cours de l’année et qui nous permettront de parler religions, villes, économie et leadership, rapports sociaux, systèmes totalitaires et place des minorités mais aussi de découvrir de multiples talents dans les domaines du cinéma, de la littérature, de la musique.


- Réparer une injustice, quoique de façon bien tardive. Car c’est une triste évidence que l’Amérique Latine est la grande oubliée des programmes du Secondaire. Seules les Terminales STG ont une question au programme et encore s’agit-il de la question sempiternelle des dictatures et encore faut-il que le professeur d’Histoire ne succombe pas à la tentation d’étudier le conflit israélo-palestinien ! Ce que les élèves du Secondaire peuvent savoir du sous-continent, c’est ce que leur auront enseigné mes collègues d’Espagnol qui sont d’ailleurs confrontés à une multitude de thèmes à traiter. Alors que sait-on de l’Amérique Latine lorsqu’on arrive en Prépa : deux trois choses pour les hispanisants, presque rien pour les autres (à moins que l’ont soit un fou de lecture et que l’on ait découvert les grands maîtres que sont Borges, Neruda, Cortázar, Fuentes, Paz…, à moins que l’on soit un mordu du cinéma et que l’on ait vu les derniers succès mexicains, argentins et chiliens, à moins que l’on aime bouger et que l’on soit inscrit à un cours de capoeira, de tango argentin ou de salsa cubaine !).



Et maintenant, notre conférence du 25 :



- Vous vous demanderez certainement comment a été élaboré le programme. Je vous dirai qu’il a été construit tout d’abord en fonction de la disponibilité de nos intervenants qui ont un programme plus que chargé (M. Breton est rentré du Guatemala mardi en fin de journée !). Mais ce n’est pas tout.



- Nous avons aussi cherché à suivre un calendrier, celui de certaines fêtes traditionnelles qui continuent à rythmer la vie de tous ces pays. Et lorsque j’ai réfléchi à la façon de démarrer le projet, puisque nous devions commencer en novembre, j’ai bien sûr tout de suite pensé à ce moment incontournable qu’est la Grande Fête des Morts, temps fort du calendrier tout particulièrement au Mexique et en Amérique Centrale. Cette fête des Morts que vous avez certainement étudiée dans les petites classes ou en Seconde, vos professeurs vous ont certainement fait chanter des comptines, vous ont fait goûter des sucreries ou vous ont fait étudier des caricatures où le squelette et la tête de mort deviennent des objets de plaisanterie et font partie de la vie quotidienne pendant plusieurs jours.



- Vous comprendrez mieux pourquoi se trouve parmi nous aujourd’hui M. Breton, grand spécialiste des traditions coutumières, des croyances populaires et en particulier de celles des Mayas du Guatemala. Vous me permettrez de rappeler le titre de votre intervention : Fête des Morts et syncrétisme de la religion populaire chez les Mayas.



- Enfin il me semblait particulièrement intéressant de commencer ce parcours de découverte pour les uns, d’approfondissement de la réflexion pour les autres par un thème qui ait quelque chose à voir avec la religion, avec les religions. Je m’explique rapidement :


1- Comment ne pas savoir que l’Amérique Latine reste aujourd’hui « la terre la plus sainte » pour les catholiques malgré une poussée très forte des évangélistes, luthériens, pentecôtistes, méthodistes… de tous ces courants qui savent adapter leurs discours aux difficultés quotidiennes de populations qui ne se retrouvent plus dans les messages jugés trop rétrogrades qui émanent du Vatican et de ses représentants les moins critiques. Je vous renvoie aux récentes manifestations au Brésil, au Mexique, en Colombie après les propos tenus par certains représentants de la hiérarchie catholique concernant l’avortement, le préservatif ou l’homosexualité. Certes, au Brésil, le pays qui comprend le plus de catholiques au monde, soit quelque 100 millions sur 182 millions d’habitants, un demi-million environ abandonne chaque année cette religion. Quelque chose de similaire se passe au Mexique, le second pays ayant la plus grande quantité de catholiques sur la planète. Les croyants catholiques représentent aujourd’hui 88 % des 102 millions de personnes qui vivent dans ce pays, soit presque 10 % de moins que ce que l’on estimait au milieu du XXème siècle. Il y a d’autres cas comme la Colombie, où seulement 2/3 des habitants se déclarent catholiques actuellement, tandis que dans la décennie des années 50 presque la totalité appartenait à cette religion. Au Guatemala, près du tiers de la population comprenant 12 millions de personnes a déjà abandonné le catholicisme, beaucoup d’entre elles allant rejoindre l’Eglise évangélique. Mais enfin, l’Amérique Latine reste aujourd’hui la zone qui abrite la moitié des catholiques du monde entier (1 milliard 71 millions) et c’est pour cette raison qu’elle attend sa récompense, la nomination d’un Pape qui ne soit pas Polonais, ni Allemand, ni Autrichien mais Latino-Américain !



2- Comment oublier que cette Amérique dite Latine et plus particulièrement l’Amérique Hispanique, s’est forgée au cours des siècles une identité continentale commune, et ce malgré les mouvements d’indépendance qui vont entraîner la création de vingt nations très attachées à leur identité nationale, basée sur l’emploi d’une langue commune (l’espagnol) et la pratique d’une religion commune, le catholicisme. Cette langue et cette religion qui étaient celles des Découvreurs et Conquérants, des Missionnaires et des Ordres Militaires arrivés dès la fin du 15ème siècle, une épée dans une main et les Evangiles dans l’autre. La langue et la religion des vainqueurs. Mais cette Amérique n’est pas que Latine, elle est aussi indienne, africaine, asiatique, elle s’est constituée par la rencontre et le choc entre des mondes divers venus des quatre coins de la planète. Le monde s’est retrouvé en Amérique Latine en des phases successives : hobereaux d’Estrémadure à la recherche de terres et donc de titres de noblesse ; paysans de Galice ou de Castille partis faire fortune et méchamment qualifiés au pays d’ « indianos » ; esclaves africains embarqués de force pour remplacer une main d’œuvre indienne décimée par les maladies et les travaux forcés ; travailleurs japonais ou chinois venus contribuer à l’essor industriel de la seconde moitié du XIXème siècle ; immigrés italiens, polonais, tchèques attirés par ces El Dorado qu’étaient le Chili ou l’Argentine au début du XXème siècle ; républicains espagnols condamnés à l’exil, juifs d’Europe fuyant les pogroms et la Shoah… le monde s’est retrouvé en Amérique Latine.



Avec une première conséquence que vous connaissez parfaitement : une identité continentale qui s’est forgée sur la base du métissage ethnique le plus incroyable et ce, malgré les préjugés et la violence extrême des rapports sociaux. Qui ne connaît pas les origines libanaises de Shakira, les origines syriennes de Carlos Menem ou ne sait pas qu’Alberto Fujimori était surnommé El Chino au Pérou… parce que sa famille venait du Japon !



Avec une seconde conséquence que les hispanisants devraient connaître, le brassage linguistique qui fait de l’espagnol du Mexique, de l’Argentine, du Venezuela, de Cuba… des langues parfois fort différentes dans le domaine de la phonologie ou du lexique car cet espagnol a dû composer avec les langues amérindiennes locales, avec celles des esclaves africains, avec celles des immigrants arrivés en vagues successives.



Avec une troisième conséquence que nous allons évoquer maintenant, le syncrétisme religieux. Primo habitants, conquérants, esclaves, immigrants… ces hommes et ses femmes vivaient là ou ont voyagé avec leur panthéon, avec leurs divinités et malgré l’imposition de la religion officielle par les puissances colonisatrices, religions des vaincus et religion des vainqueurs ont fini par cohabiter malgré parfois un lent processus d’acculturation, voire d’anéantissement. C’est pour cela qu’il convient de parler des catholicismes d’Amérique Latine tant les pratiques diffèrent aujourd’hui entre les différentes zones géographiques (Amérique Centrale, Caraïbes, façade atlantique, pays andins), entre les différentes catégories sociales, entre femmes et hommes. Derrière le pèlerinage au sanctuaire de la Vierge de Guadalupe (Mexique), derrière la vénération du Christ à Lima, « el Señor de los milagros » qui protège des tremblements de terre, derrière le culte des Saints très présent au Mexique et dans toute l’Amérique Centrale, derrière la pratique du Vaudou à Haïti ou de la Santería à Cuba, derrière le culte à Yemayá à Rio, c’est le christianisme et le fonds de croyances populaires ibériques qui se trouvent à chaque fois réinterprétés.


C’est ce qu’Alain Breton nous aidera à mieux comprendre aujourd’hui.

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