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dimanche 20 janvier 2019

Critique de film_2



            El Verdugo est un film de Luis García Berlanga sorti en 1963. C'est un film italiano-espagnol relatant la vie d'un jeune homme qui, du jour au lendemain, devient bourreau au service du régime franquiste. C'est un film à la fois original et violent.

            En Espagne, la peine de mort a été abolie en 1978. Aussi, lorsque Franco était au pouvoir, le métier de bourreau était toujours d'actualité. Cependant, et comme le dit le personnage principal, la représentation du bourreau dans l'imaginaire collectif ne correspond pas à l'apparence d'Amadeo, soit celle d'un petit vieillard à l'air inoffensif. José Luis le dit clairement à son collègue : « Si je ne savais pas qu'il était bourreau, je ne pourrais pas le deviner ! ». Je pense que c'est là le message du film : un bourreau n'est pas une personne violente, cagoulée, agressive, mais bien un monsieur tout le monde. C'est une façon originale, donc, d'aborder le sujet tabou qu'est la mort, dans un film parlant de l'un des aspects du régime franquiste. Sur cette époque, on s'attendrait plutôt au récit d'un résistant, finissant puni et condamné par l'injustice, liée au régime franquiste.
            Ici, le réalisateur fait donc preuve d'originalité, mais de réalisme aussi. Tout au long du film, Amadeo défend la profession de bourreau en expliquant qu'il existe des lois, qu'elles doivent être appliquées et qu'ainsi, les infractions doivent être sanctionnées. Le réalisme, et l'originalité proviennent également du traitement du personnage de José Luis : en effet, il est un beau jeune homme (joué par Nino Manfredi), piégé par ses sentiments et ses actions. Il est attachant, et il est difficile de ne pas avoir pitié de lui. Pour ma part, la scène m'ayant le plus marquée, comme je le crois la plupart des spectateurs, est celle pendant laquelle José Luis tente de convaincre le directeur de la prison qu'il est incapable de tuer, qu'il n'a aucune expérience et qu'il vaut mieux faire appel à un autre que lui. Le personnage est désespéré, terrorisé et sa cause semble perdue. Cette situation est paradoxale : en effet, le spectateur a pitié du bourreau et non du condamné.
            Ce film est donc très original, autant dans sa manière d'aborder le régime franquiste que dans le traitement des personnages, ce qui permet d'avoir une vision plus réaliste mais paradoxale de la situation présentée.

            La force du film réside dans sa capacité à représenter la mort, à en faire une entité omniprésente et oppressante, voire violente. En effet, José Luis travaille au début du film aux Pompes Funèbres, lorsqu'il rencontre Amadeo. La relation de ces deux hommes est fondée sur leur rapport, bien que différent, à la mort. L'un la provoque, l'autre la dissimule. Tout deux souffrent de l'image que leur métier porte. La dernière réplique, dite par Amadeo, bouleverse et renverse la vision du personnage : « Moi aussi, j'ai dit ça la première fois ». Lui aussi a juré qu'il ne tuerait plus jamais. Amadeo a été José Luis, Amedeo est le futur José Luis, José Luis est le passé d'Amadeo. Cette révélation est violente, fatale et montre que le destin du jeune homme est scellé. La violence du propos réside également dans la capacité du film à suggérer les horreurs liées à la fin de la guerre et à l'affirmation de la puissance de Franco. En effet, dans de nombreuses scènes extérieures, il est possible de constater la présence des forces de l'ordre, symbole de la surveillance et du contrôle. La mort n'est jamais montrée directement, mais plutôt par des symboles : un cercueil, un outil de mise à mort (un garrot), un corbillard, une prison et même Amadeo et José Luis (par leur profession).
            La scène précédant l'exécution du condamné par José Luis est à la fois glaçante et révélatrice du talent du réalisateur : le scène se déroule dans une pièce rectangulaire blanche, avec comme seule issue, une porte au fond de la pièce. Le condamné, accompagné d'un prêtre, avance sereinement vers cette porte. José Luis, lui, est accompagné par les gardiens de la prison, et il lutte pour ne pas s'approcher de cette même porte. La forme de la pièce et la porte représentent le cheminement vers la mort des deux hommes. Cette scène amène l'inévitable : le condamné va mourir, et le bourreau va tuer.
            Ce film révèle donc la violence de l'Espagne franquiste, tout en prenant le parti de la suggérer plutôt que de la montrer, car l'imagination humaine est bien plus puissante et effrayante que n'importe quels effets spéciaux.


            Pour conclure, je trouve ce film bouleversant, marquant et d'une brutalité plutôt rare pour un film des années 60. C'est également un film présentant la triste réalité de la période post-guerre civile en Espagne : les individus cherchent à survivre et parfois, cela amène à tuer.

Anaïs LM (LS1) 


 

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