VOUS
AVEZ DIT « COLLE » ?
La
« colle » est un entraînement à l’oral des différents concours
(banques ELVi, Ecricome et Iena). Plus vite vous prendrez de bonnes habitudes,
mieux vous aborderez l’épreuve à la fin de votre deuxième année. Attention donc
à ne pas attendre la dernière minute pour ingurgiter le contenu d’un manuel de
civilisation ou d’un lexique. Un entraînement suppose un travail régulier et il
n’y a rien de pire que des connaissances mal assimilées qui seront très mal
mémorisées et encore plus mal restituées.
LE
CADRE
L’épreuve ELVi vous demande de travailler sur un texte, Ecricome, sur une vidéo et Iena sur un dialogue (deux voix
différentes avec des accents différents, soit castillan, soit latino-américains
en fonction du thème dominant) qui peut correspondre à un interview dans lequel
le ou la journaliste ne sert que de faire-valoir, ou à un débat entre deux
personnes qui n’ont pas le même point de vue sur une question (ces remarques
sont importantes car elle vous permettront de bâtir votre synthèse).
Le
temps de l’épreuve est pratiquement le même pour toutes les écoles : 20 mn
de préparation (pour préparer la synthèse et le commentaire personnel) et 20 mn
d’interrogation (10 mn d’exposé et 10 mn d’entretien avec le jury). Il se peut
que l’épreuve se déroule autrement et que le jury souhaite engager presque tout
de suite le débat ou la discussion avec vous. Il faut vous attendre à toutes
les situations et ne pas vous effrayer. Il faut toujours rester très
disponible, attentif, réactif et …
souriant !
Attention
aux formats spécifiques pour certaines écoles : Songez à bien vous renseigner auprès des anciens
dès que vous saurez quelles sont les Ecoles que vous souhaitez intégrer. Consultez
aussi les sites pour en savoir plus.
LE
DEROULEMENT
En
colle, vous serez interrogés par votre professeur ou par mes
« colleuses ». Nous avons bien sûr des personnalités différentes, des
approches différentes mais nous faisons en sorte de vous évaluer à peu près de
la même façon grâce à une grille.
Les critères que nous retenons sont ceux définis par les jurys
d’espagnol :
-
compréhension
du document
-
rigueur
de la synthèse et originalité du commentaire personnel
-
prononciation
et accentuation
-
richesse
lexicale
-
correction
syntaxique
-
utilisation
des notes
-
culture
personnelle
-
ouverture
d’esprit, désir de communiquer.
Vous
remarquerez que la liste est conséquente et que TOUT est important, je pense en
particulier à la correction phonologique trop souvent délaissée dans le
secondaire. Je vous rappelle qu’il existe toute sorte de sites ou de vidéos
sur Youtube pour vous permettre de travailler votre articulation. Vous ne
franchirez pas le seuil des Ecoles les plus prestigieuses si vous n’êtes pas
rigoureux, si vous ne visez pas l’excellence dans tous les domaines.
Mes
colleuses et moi-même, nous vous remettrons un dossier à la fin de chaque colle
(avec le document étudié, des remarques pour vous corriger et une proposition de synthèse, l'exercice le plus complexe). Vous devrez le
lire soigneusement, le conserver pour vos révisions et suivre TOUS les conseils inscrits sur la fiche d’évaluation. Tout
cela étant tellement plus vital que la note qui sera apposée sur votre
fiche ! Sachez progresser d’une colle à l’autre.
Je
souhaite maintenant revenir sur un certain nombre de conseils qu’il vous faudra
mettre en pratique au plus vite, étant donné que vous avez finalement peu de
colles dans l’année. Le bilan systématique fait par les colleuses vous
permettra d’observer les progrès que vous devrez réaliser dans cinq
domaines :
1- L’attitude :
Cela peut paraître annexe ou
sans aucun intérêt mais ce point reste essentiel. A savoir, saluer le jury (buenos
días, buenas tardes, adiós, hasta luego, ¿cómo está ?…), s’installer
sans précipitation, prendre le temps de respirer et/ou de boire, bien se tenir
sur sa chaise, ne pas remuer les jambes ou se « tripoter » les
cheveux. Savoir sourire et dire quelques mots en guise de préambule (savoir se
présenter, parler de la pluie et du beau temps, faire de l’humour…).
Lorsque le jury vous posera des
questions, soyez détendus : en général, personne ne cherchera à vous
« coincer » : une question est souvent faite pour vous permettre
de préciser, nuancer ou corriger un propos faux ou confus. Il se peut aussi que
le jury n’ait pas bien compris et souhaite tout simplement que vous répétiez.
Montrez que vous avez plaisir à dialoguer et gardez la main, ne vous laissez
pas « embarquer ». Plus vous développerez vos réponses, moins le
jury aura de temps pour poser des questions et plus vous serez maîtres de
l’entretien.
2- La prononciation et
l’accentuation :
Savoir parler une langue, c’est
aussi veiller à la correction phonétique, phonologique et rythmique. Une langue
c’est aussi de la musique. Mal prononcer ou mal accentuer, « ce n’est pas
beau » et de plus, vous courez le risque de ne pas être compris. Il s’agit
là d’éléments signifiants et non de simples fioritures.
Si le jury peut se montrer
clément en ce qui concerne le roulement du /r/ et du /rr/, ou accepter la ceta
façon Amérique Latine, il jugera avec beaucoup de sévérité une mauvaise
prononciation du /e/, du /u/, du /s/, une confusion entre /n/ et /ñ/.
Attention aussi à la jota et à certains groupes comme /au/, /ue/, /em/,
/en/, /an/, /on/, /ien/… Ne négligez pas l’accentuation car des déplacements
d’accents trop fréquents sont lourdement sanctionnés.
Je ne cesse de le répéter,
achetez des CD d’artistes espagnols ou latino-américains et chantez, voyez des
films en VO. Il n’y a rien de mieux pour se faire l’oreille. Il faut bien
trouver un modèle à imiter quand on n’a pas la chance d’avoir des parents « hispanos » !!
Profitez de la présence de notre
assistant venu d’Espagne ou d’Amérique Latine selon les années. Vous aurez un
créneau entre fin septembre et avril, foncez et parlez. N’hésitez pas à nouer
des relations amicales avec lui et déjeunez avec lui, s’il est libre et
partant, invitez-le lorsque vous vous voyez entre étudiants du pôle…
Si un séjour vous est proposé
en Espagne, foncez aussi et profitez des vacances pour partir quelques jours à
Barcelone, Madrid, Grenade…
3- La prise de parole :
Le travail de l’étudiant en
colle est différent de celui réalisé en classe car il s’agit d’une prise de
parole en continu et non ponctuelle.
Cette prise de parole suppose
d’enchaînement des phrases. Enchaîner, ce n’est pas accumuler, mettre bout à
bout mais lier les mots, les propositions, les phrases. Les éléments de
coordination et d’articulation sont donc fondamentaux et reflètent toujours la
logique et la progression du raisonnement. Mal maîtriser les conjonctions
de coordination ou de subordination peut entraîner des contresens, voire des
non-sens. Attention donc à ces « petits mots » qui sont à eux seuls
toute la charpente de la phrase. Attention aussi à ne pas trop les accumuler, à
faire de votre intervention un catalogue d’amorces et d’articulations car la
langue doit toujours être au service d’une pensée solide et personnelle, d’un
contenu le plus riche possible.
a) Les conjonctions copulatives :
-
y (e devant un mot
commençant par i ou hi) dans une phrase affirmative
-
ni dans une phrase négative
b) Les conjonctions adversatives
et restrictives :
-
pero,
no… pero sí
(mais en revanche)
-
sólo
que (mais
néanmoins)
-
ahora,
ahora que, ahora bien
(maintenant, or, cela dit)
-
sino,
sino que, no… sino, no sólo… sino también
c) La coordination causale et
consécutive :
-
pues (lien causal en tête de phrase
ou de membre : que, porque)
-
pues,
pues bien
(hésitation en tête de phrase : eh bien…)
-
pues (lien consécutif à l’intérieur
de la phrase : donc)
-
entonces
-
así,
así pues
(ainsi, ainsi donc)
-
en
efecto
-
por
consiguiente
(par conséquent)
-
por
eso, por ello, por tanto, por lo tanto, luego (donc, c’est pourquoi, c’est pour cela que,
aussi)
d) La disjonction et distribution :
-
o (u devant un mot
commençant par o ou ho)
-
(el)
uno… (el) otro…
(l’un… l’autre… : à accorder en genre et en nombre)
-
éste….
aquél…
(celui-ci… celui-là… : à accorder en genre et en nombre)
-
aquí…
allí…(ici…
là…)
-
o…o…/
ni…ni…/ ya…ya…/ sea…(o) sea…/ ya sea…ya sea…/ bien…(o) bien… (soit…soit…)
e) La négation :
-
no
-
nada
-
nadie
-
ninguno (à apocoper éventuellement)
-
nunca,
jamás
-
en
mi (tu, su…) vida, en mis (tus, sus…) días (jamais de la vie)
-
en
absoluto (pas
du tout, nullement)
-
ni
siquiera (ne…
même pas, ni même)
-
tampoco (non plus)
-
en
modo alguno, de ninguna manera
(en aucune façon, aucunement)
-
cuando
no (en
revanche, sinon, voire)
-
ni
por asomo, ni por pienso
(pas le moins du monde)
-
ni
mucho menos, ni con mucho
(loin de là, bien au contraire)
-
ya no, no…más (ne
plus)
4-
Le lexique:
Attention au niveau lexical: de
solides connaissances grammaticales sont essentielles mais la richesse lexicale
peut faire toute la différence entre les candidats. Il est un domaine à
explorer tout particulièrement, celui de l’adjectivation. Trop d’étudiants
délaissent les adjectifs qui permettent cependant d’illustrer, de préciser la
pensée et de personnaliser synthèse et commentaire. Ce sont les adjectifs qui
vous permettront par exemple de préciser le point de vue critique, acerbe,
ironique… du journaliste ou de la personnalité interviewée dans votre synthèse
ou d’exprimer avec force et conviction votre propre opinion dans le commentaire
personnel (n’hésitez pas à dire vos émotions, votre peine, votre énervement,
votre emportement…).
Veillez à ne pas vous contenter
des sempiternels importante, negativo ou positivo.
Constituez-vous un stock personnel d’adjectifs comme imprescindible, clave, esencial, notable, relevante, horroroso,
tremendo, espantoso, maravilloso, conmovedor, desesperado, asombroso,
sorprendente, interesante, fascinante, demente, descomunal… Ils vous
permettront de nuancer vos propos, de les rendre plus personnels. Sélectionnez
ceux qui vous semblent incontournables, apprenez-les et prenez l’habitude de
les utiliser régulièrement pour mieux les mémoriser.
5- La méthode :
Le jour de l’oral, vous devrez
traiter un sujet d’actualité des mondes hispaniques ou un
sujet plus général (les violences faites aux femmes, le tabac, les nouvelles
technologies, le clonage, les jeux vidéo, la presse…). Il faudra bien gérer
votre temps, sans dépasser les 10 mn consacrées à l’exposé, sans quoi le jury
vous interrompra.
En ce qui concerne la synthèse,
il ne s’agit pas de recopier de façon linéaire et mécanique des éléments du
dialogue ou du texte. Utilisez le titre de façon intelligente, ne le lisez
surtout pas avant de démarrer votre synthèse. Utilisez les références (nom du
journaliste ou de la personnalité, titre du journal, date de publication…)
uniquement si elles sont signifiantes : date anniversaire, veille ou
lendemain d’un événement important, nationalité du journaliste (point de vue
d’un Mexicain sur l’Espagne…). Dans le cas d’un dialogue, précisez si les deux
interlocuteurs défendent deux points de vue différents ou si l’un se contente
de lancer des pistes de réflexion exploitées par l’autre seulement. Dernière
remarque concernant les documents audio, l’audition globale doit vous permettre
de confirmer, de nuancer ou de corriger l’impression laissée par le titre.
Ensuite seulement, l’écoute fractionnée vous permettra d’étoffer, de donner des
éléments précis (dates, données, faits, exemples, citations…).
La synthèse est un exercice
délicat auquel il faut bien se préparer, nous en ferons ensemble tout au long
de l’année. Sachez revenir sur ce travail collectif pour bien comprendre la
technique.
En ce qui concerne le
commentaire, vous êtes totalement libres d’adhérer ou non aux thèses
développées dans le document. Ce commentaire doit être le plus personnel
possible : le yo ne doit hésiter à se faire entendre (para mí,
según yo, yo pienso que…). Toutes les théories seront acceptées par
le jury sauf celles qui sont indéfendables : thèses racistes, sexistes,
antisémites, homophobes… Il est essentiel que vous dégagiez un thème qui sera
justement le point de départ de l’entretien avec le jury. Vous pourrez d’ailleurs
achever votre exposé par une phrase de liaison qui indiquera de façon courtoise
que vous avez fini et que la balle est dans le camp du jury :
-
Así
pues, de este tema quisiera hablar con usted(es).
-
Ahora
si usted desea hacerme preguntas sobre lo que acabo de decir .
ATTENTION,
A METTRE EN PRATIQUE DES LA COLLE 1
Pour finir, voici quelques
amorces qui vous permettront de souligner les étapes clefs de l’exposé, de
structurer sans perdre de temps. Utilisez-les intelligemment, n’en faites pas
un catalogue.
Pour la synthèse :
-
En
este texto, se analiza…
-
Esta
cinta es una entrevista a…
-
Este
texto plantea el problema de…
-
En
este diálogo (esta grabación), dos amigos exponen su punto de vista acerca de…
-
Este
documento nos brinda una crítica de…
-
Los
dos discrepan
(divergent) en algunos puntos fundamentales, dado que uno afirma… mientras
que otro…
-
X
hace hincapié en… (insiste en, pone énfasis en …)
-
Para
fundamentar su tesis, aduce
(il avance) argumentos como…, alega ejemplos como…
-
Uno arguye a favor de… En cambio, otro se opone…
Pour le commentaire :
-
Aunque
en parte X lleva razón, no estoy plenamente convencido(a) ya que…
-
Por
mi parte…
-
Para
expresar mi punto de vista (mi opinión, mi parecer) respecto a …
-
Yo
no comparto esa opinión (semejante parecer) ya que (pues)…
-
La
demostración de X no me parece lograda (acertada). En efecto…
-
Me
parece que X enfoca el tema de manera…
-
Al
fin y al cabo (en resumidas cuentas, a modo de conclusión) diré que…
Songez à la phrase de transition entre la synthèse
et le commentaire :
-
Entre
los diferentes temas que surgen en este documento, me interesa especialmente el
de… Por eso yo quisiera…
-
Si
Usted está de acuerdo, quisiera interesarme sobre todo en la cuestión de…
-
Este
documento me da la oportunidad para evocar la cuestión de…
-
La
verdad es que no estoy de acuerdo con el punto de vista de… ya que…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire